Transparence à gogo

Le mois de mai n’est pas seulement le mois des réactions allergiques mais celui des réactions tout court !  

Une petite phrase bien posée au cœur du dernier ouvrage de Karine Tuil* me fait réagir : « C’est ce que je déteste dans notre société, ce besoin de transparence tout le temps… Il y aura toujours un espace entre soi et l’autre, pourquoi chercher à l’occuper ? » puis il y a quelques jours l’édito de David Abiker dans Le Parisien week-end en rajoute une petite couche. 

Pourquoi ce besoin de tout fouiller, tout expliquer, tout justifier pour nous servir des sujets outranciers, traumatisants ? Pour soi-disant mieux développer et tout éclaircir ? Posons-nous la question.

Pourquoi toujours chercher à aller trop loin ?

Donnons-nous un peu d’air pour laisser place à une information plus diversifiée, aux contenus de qualité, de proximité, visiblement attendus comme le précise notre enquête ce mois-ci consacrée au développement des chaînes locales qui ont le vent en poupe. Il y a un attrait de plus en plus fort pour les initiatives locales. On a envie de cela non ?

Aller trop loin c’est certainement aussi ce qui risque de se passer dans le cadre de la proposition de loi sur l’influence où ne seraient pas exclus de la notion d’« influenceurs commerciaux » les journalistes, les élus et tous les citoyens utilisateurs des réseaux sociaux… Certes nous avons accueilli favorablement l’initiative d’encadrer l’influence commerciale et lutter contre les dérives mais attention là aussi à ne pas aller trop loin et gare aux impacts négatifs : nos organisations professionnelles s’engagent sur ce sujet (à retrouver dans notre rubrique juridique).

On freine un peu ? D’accord ?

Sophie CORNET

Présidente

*Karine Tuil, La Décision – éditions Gallimard